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Dixième jour, onzième jour.
On n’a jamais autant compté. D’ordinaire on compte les jours de la semaine . Pour ceux qui travaillent, c’est un repère et de poncifs en poncifs :
« Comment ça va ?
-Comme un lundi
-Et voui hein vivement la fin de semaine !!! »
Et d’arriver au vendredi :
« Il est cinq heures, je me dépêche.Deux jours peinards jusqu’à lundi.
-Allez ,bon week-end !!! »
Et même pas d’attendre merci en courant vers la porte du sas qui débouche sur la rue où toutes les voitures sont déjà bloquées, les unes derrière les autres et qui mettront au mieux trois heures pour arriver à leurs villégiatures.
Trois heures confinés avec le coffre plein , les trois mômes à l’arrière et maman à la place du mort. Confinés mais encore chez soi dans un habitacle restreint avec pour oxygène les gaz
d’échappement des voitures devant soi.
Ça c’était il y a encore quinze jours.Depuis un petit démon microscopique est parti de l’autre bout du monde pour envahir toute la planète. Putain de merde !!!!!!
Si j’osais, je dirais que c’est la planète qui se venge.
Oui qui nous renvoie à la gueule tout ce qu’on lui fait subir depuis juste un siècle et demi, depuis l’aire industrielle .
La déforestation ,la pollution des océans, la fonte des glaciers et autres calottes glaciaires ,le traitement des fruits et légumes, les riches plus riches ,les pauvres plus pauvres, l’outrancière transhumance de l’humanité de continents en continents , la recrudescence des moyens de transport individuel. Bref tout ce qui fait qu’un jour c’est la terre qui se retrouve habillée d’un grand gilet jaune et qui dit aux puissants :
« Halte là où j’arrête tout…tout de suite !!! … »
Et de nous envoyer « ad patres » les uns après les autres ,et de nous montrer les limites d’un monde bouffi d’orgueil capitaliste économique.
Tout d’un coup plus personne dans les rues après les premiers exodes citadins .
Plus un lieu de convivialité ouvert. Intimés sommes nous de rester chez soi .
« RESTEZ CHEZ VOUS !!! »
Aux temps anciens , il y a quinze jours, tout le monde se foutait de tout et inversement puisque nous étions dans une perspective de progression économique.Aujourd’hui rien, niet , nada, que nibe ,zéro.
Dépassés par ces diaboliques conjonctures , les politiques ont des tiques . Éternuant dans leur palais dorés n’en pouvant plus , ils s’en remettent aux savants. Un peu comme aux temps anciens où sévissaient la peste et le choléra. Dur,dur…..
« Où il est le bonheur ? Où il est ? » Que chante celui qui doit bouffer son chapeau.
Prenez soin de vous et :
« restez chez vous » …b…de…m… !!!!!!!!!!
Y’a qu’à ça qui sauve
La suite au prochain numéro.
