Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
LE BLOG DE PIERMA

Ping-pong sur la table....

23 Mai 2008 , Rédigé par pierma

J'ai mon petit carton à la main .J'entends les applaudissements.
Quelques marches me soutiennent et le sandwich humain qui m'entoure reste posté là.
Seul le premier rang peut  voir ce qui se passe.

Le haut-parleur donne régulièrement quelques nombres.30-15...30-40...
La charmante hôtesse dévolue à la porte s'apprête à prendre en main la corde qui ,comme une porte , nous ouvrira l'accès au cours.

Une chaleur moite se dégage.Je m'excuse auprès de  quelques genoux en travers et m'assieds.
La place est bonne,elle vaut son prix,juste dans l'axe.
J'aperçois ,assis en face pas trop loin ,deux joueurs .L'un des deux,le plus vers moi trempe par petits coups ses lèvres au goulot d'une grande bouteille .L'autre est comme prostré la tête cachée sous sa grande serviette.
"REPRISE!"
C'est l'arbitre.Il annonce de sa chaise haute la continuation du match.
Je me délecte à l'avance de ce que le spectacle des deux hommes va me procurer de plaisir.
Les joueurs se lèvent et celui qui s'avance vers nous regarde le ciel .
Le service est à son avantage.Il lève sa raquette d'un  ample dextre développé puis stoppe net son mouvement.
Il regarde le ciel.
En une minute les parapluies ont par dizaines fait leur apparition comme autant de pétales ouverts.

"Mesdames ,messieurs,le match est reporté à demain 11H."

J'ai payé ma place une fortune,je n'ai rien vu,et demain je travaille à 8h......
C'est aussi ça le sport...
Vive la télévision de service public qui montrera la finale dans les meilleures conditions...

Lire la suite

le temps du matin

18 Mai 2008 , Rédigé par pierma

Demain matin ,comme chaque jour qui me tire du sommeil,
je prendrai le temps .
Le temps qu'il faut .Le temps du départ.
Le premier geste est de regarder le temps qu'il fait.

Au temps des cerises,celui des vergers de juin,je me dois d'ajouter le temps de mai.Celui du joli mois.

Tous les temps de tous temps recellèrent de leurs gourmandises.
Les miennes me viennent de partout.
D'un ciel bleu voilé à peine de ses tulles de nuages.
D'une envollée d'oiseaux venus prendre un peu de picore aux fleurs de mon balcon.
Et le voile que mes yeux dissiperont aux minutes passantes,tic-taquera les secondes .
Me proposant un avenir radieux insousciant au temps de la journée entamée comme un quatre quart ennobli de sucre confituré.

A dieu la veille ,adieu la nuit...Celle qui debout me poste entre ciel et terre ,entre lune et soleil,entre deux...parfois entre parenthèses.

Le temps de vie matutinal est précieux,ni pressé,ni lent.
Il nous conduit de nos pensées oubliées à l'action immédiate et possible.
Où la journée porte sont lot d'incertain(s).

Avoir le nez dans son thé ,l'odeur du pain dur,enduit de confiture ,ces gestes gourds et gourmands sonnent comme la première récréation de demain ,demain matin ,comme chaque jour qui me tire du sommeil.


Lire la suite

Le monde comme il va...

15 Mai 2008 , Rédigé par pierma


Les gens ,la foule,la multitude.
Tous ceux qui marchent ,avancent et vivent.
Les couleurs ,les sons ,les odeurs de la ville
Courent et concourent à la direction du monde.
Lire la suite

De ma fenêtre

8 Mai 2008 , Rédigé par pierma

C'est comme dimanche,aujourd'hui
J'ai beau regarder autour de moi,pas grand monde à l'horizon,pas âme qui vive comme on dit.Pas même la queue d'un rat.
Ou loin j'entends vaguement un pas traînant dans un couloir,si je tends un peu l'oreille,enfin ce  
qu'il en reste,quelques bagnoles.Il fait beau ...c'est déjà ça.
Manquerait plus qu'il neige,un jour comme aujourd'hui.C'est l'printemps ...Merde...
De toute façon qu'est-ce ça peut bien faire...hein?Depuis le temps que je suis cloué là .J'ai même pas pu aller à la commémoration à cause de ma jambe.
Elle était toute emflammée ce matin quand je me suis levé.Le médecin a dit  vite fait qu'il allait voir.Moi j'ai l'impression que c'est une flébite.
Peut-être que je me  fais des idées.Il m'a donné des cachets.
Comme si j'en prenais pas assez.

De toute façon j'avais pas en envie de lui serrer la main à ce président.Il fait trop de conneries,et puis ,il se tient mal  avec ses airs de p'tit poulet qui remue tout le temps du cou.Et pi sa dinde...toute raide ...comme toutes les dindes...PFFFF!!!!!
Non,j'suis pas en colère mais il m'a augmenté ma pension d'ancien combattant de six euros pour l'année.Il peut  aller s'gratter...Déjà qu'   avais pas voté pour lui.
Je le voyais venir avec ses gros sabots,il voulait tout changer...
Mouais ,ben c'est pas beau à voir.
Le pays ressemble à un champ de bataille après la bataille et je sais de quoi je parle.
Parce j'lai vu moi,le champs de bataille...
Lui qu'est ce qu'il en connait de tout ça ?Rien ,il était même pas né.
Alors que moi pour que l'pays reste à lui,j'ai donné ma jambe droite ,celle qui marquait les buts quand j'étais gosse,celle qui donnait des coups de pied au cul d'l'âne qui voulait pas avancer.Celle qui faisait chavirer les filles le dimanche après-midi au baloche.
 Tout ça.Et du coin de ma fenêtre,j'ai les fenêtres de la chapelle .Belle perspective.
J'ai 88 ans et je suis là depuis onze ans depuis que mon gendre a mis dans la tête de ma fille que j'étais pas autonome.Quel con !

Ca fait soixante ans que je vis en fauteuil.Soixante ans que je  m'démerde tout seul ,la bouffe,les copains,ma vieille Françoise qu'est morte l'an dernier qui partageait des tas d'bons moments avec moi.
J'ai jamais rien demandé à personne.
maintenant c'est:18h question pour un champion
                       -19h Le souper dégueulasse
                       -20h PPDA à TF1
                       -22h une claque sur les fesses et au lit.
C'est une vie ça?
 Comme tu vois, j'ai toute ma tête  et quand je regarde les vieux autours de moi,j'me dis qu'jaurais mieux fait d'y rester à OUISTREHAM .

D'un autre côté j'ai sauté sur une mine en débarquant sur la plage.On m'a laissé pour mort 48h et j'ai laissé ma jambe.Et c'est Françoise qui m'a relevé.
Tiens,tu vois c'est aussi ça les invalides .Un drapeau pour les touristes.

Aujourd'hui c'est l'huit mai,
Il fait beau comme un dimanche et tous les parisiens sont à la campagne.

Je vais demander à l'infirmière de pousser un peu mon fauteuil dans l'parc de l'hopital.Elle est jolie l'infirmière elle s'appelle Sabine moi j'l'appelle bécassine à cause du p'tit tablier sur ses deux gros nichons .

Lire la suite

GEORGES

6 Mai 2008 , Rédigé par pierma



Nous sommes en Berry ,c'est la fin de cet hiver qui n'en finit pas .
J'ai roulé avec un air de Georges Brassens dans le tête.
Les yeux mouillés de fatigue je me suis arrêté sur une ère de repos.
Deux ou trois voitures seulement ,un autocar...
Comme chaque fois que cela se produit quand le sommeil me guette,je quitte la route et je m'installe confortablement dans l'habitacle de ma voiture.
Siège rabattu,jambes détendues,mes paupières se laissent aller jusqu'à m'oublier du jour.

Et puis voilà que les images me parviennent,les images et les sons comme dans un film.
même les couleurs sont là.
Je suis moi mais pas ici ni avec quiconque de mes connaissances proches,non seulement moi.

J'entends une musique lointaine ,un piano ,oui.
C'est cela ,c'est bien du piano,c'est loin,mais je reconnais une nocturne de  Chopin .
J'entre dans le grand vestibule d'une maison bourgeoise.Un superbe escalier monte à l'étage.
Le rez de chaussée distille des odeurs de pot au feu que je connais bien puisqu'il me rappelle ceux de ma mère.
La cuisine est à droite en entrant et l'on s'affaire.
Une dizaine au moins de marmittons et domestiques sous l'initiatve de la maîtresse de maison met en oeuvre un dîner.
Au salon Musset,Dumas,Delacroix,m'accueillent en plein milieu d'une partie de ramy.
Il laissent leur jeu et se pressent vers moi.Alexandre me débarrasse de ma capeline poussiéreuse tandis que Delacroix me retire mon chapeau haut de forme.
Une jeune servante aux joues rouges comme des pommes me porte un thé en un service chinois.Je la regarde verser le liquide un peu vert .
Se penchant elle me livre  le doux spectacle de ses deux seins à peine décolletés au départ de son tablier .
De cette connivence toute masculine Musset  me cligne un oeil.
Je dis merci et suis ma jeunette d'un regard approbateur.

Un cri de femme:"Messieurs ,j'ai besoin de vous !
Ah! vous êtes arrivé Pierma ,l'on ne m'avait rien dit!
Et bien puisque vous êtes le dernier ,vous aurez la punition d'aller à mon jardin des simples y rassembler un bouquet garni.Et n'oubliez pas la sauge qui fait si bon effet."

L'on m'avait bien parlé d'elle comme de quelqu'un de charme mais son autorité ne  fait aucun doute et j'optempère promptement.
Le ciel du soir tombant se couvre de ce gris d'orage qui prévoit quelque tonnerre proche. 
Déjà les gouttes commencent à tomber .Je me dépèche à ma cueillette alors que la soubrette de tout à l'heure m'ouvre la porte donnant au salon.
Le ciel s'embrase aussitôt.Un formidable coup de tonnerre retentit non loin suivi de sa pluie d'allure tropicale.
" Nous allons passez à table et je vous raconterai ,si vous êtes sage et si vous faites honneur à notre cuisine,le thème de mon prochain roman.

Frédéric que pensez-vous de mon titre:La Mare au diable?"
Et vous Pierma?Pierma...Pierma...Vous revassez,mon cher!!!

Je me réveille ,un peu ensuqué .Le pare-brise est trempé ,je me sens bien au milieu de cet orage printanier.
La pluie laisse place à un rayon de soleil qui chatouille l'horizon.
Je redresse le siège,remets le contact .
En démarant, à gauche ,mon regard se pose sur une belle maison bourgeoise qui semble tout droit sortie d'une autre époque....


 

Lire la suite
1 2 3 > >>