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le judas..."suite 4"
Je n'avais qu'une envie,c'était cela,lui faire l'amour et qu'une crainte ,que ce piège là se refermât sur moi et sur mon coeur.
Elle agissait comme toujours par pulsion et j'avais appris
de toutes mes années de solitudes à choisir mes instants
de bonheur,fussent-ils fugaces.
Elle m'enlaça autour de son cou.
"Non ,je ne veux pas faire l'amour avec toi!",lui rétorquai-je.
Elle s'installa dans sa bulle ,muette.
Comme si elle n'avait pas entendu elle m'embrassa
par petites touches de toute sa bouche.
Je ne pourrais plus résister bien longtemps à ses mains,ses lèvres,
toute la force de sa tendresse.
Le lendemain matin,après avoir offert à mon lit un souvenir encore tiède de nous,je me levai.
Elle dormait encore.
J'enfilai mes habits de la veille et descendis pour acheter des croissants.
La joie me portait.
Il me fallait traverser le boulevard pour atteindre ma boulangerie habituelle.
A mon retour,la porte de l'appartement était entr'ouverte mais Noëlle avait disparue.
Je fouillai toutes les pieces dans ses moindres recoins.Personne...
Mon affolement était à son comble et mon taux d'adrénaline me mena derrière la chasse d'eau pour y prendre mon arme de service.
Elle aussi avait disparue.
à suivre...
Toilette: par Le Titien
Un temps de chien ,c'est l'expression consacrée à un été vieillissant, finissant.
Un été entre deux saisons.Celles qui nous annoncent les jours raccourcis de l'automne et alternent les soleils irrespirables.
Pour prolonger un peu le plaisir des yeux au regard de ceux qui aiment
les femmes.Voici...
Cette femme là.Cette Vénus habillée ,vêtue de sa vertue?
Croyons-le.Doutons-en.
Posons comme elle pose sa main sur sa hanche...pensive...
Heureux homme que celui qui la toilette .Heureux celui qui vers elle lui souffle au plus imtime de son intimité.Heureux celui-là.
Auriez vous messieurs quelques desseins item?
Et vous madame ô combien rêvez-vous qu'un amant,qu'un mari vous fasse honneur de sa douceur en votre bain?
Le judas... suite 3
Le Judas "suite 2"
Inerte,elle était inerte ,je n'avais tourné le dos que quelques secondes ,au fond je ne croyais rien à son histoire.
Ca ressemblait trop à un roman, un mauvais roman.
Je m'agenouillai à hauteur de son visage ,posa deux doigts sur son coup.
Ses veines battaient et la circulation sanguine se faisait bien .
Elle ouvrit les yeux et me tendit ses bras .
Elle me tira vers elle et me serra comme jamais.
Elle n'avait rien apparemment .Je la fis s'asseoir.
- Ca va je n'ai rien .
- Mais sur ma chemise... tout ce sang ?
- Je ne sais pas ce qui c'est passé ,j'étais debout face à la fenêtre,on a tiré sur moi,
ça j'en suis sûre.
- Viens dans la salle de bain ,on va nettoyer tout ça .
Elle se laissa prendre par la main et séshabiller ,elle était sonnée.
Je la voyais nue ,entièrement, depuis toutes ces années.
La baignoire,elle,l'eau ,la mousse,les souvenirs enfouis revenaient à grande vitesse.
Je restai un moment la tête dans les mains assis à côté d'elle.
Après s'être relaxée ,elle me demanda une cigarette.Je ne fumais plus
mais gardais toujours un paquet dans le guéridon de l'entrée,
des blondes fortes pour les invités à court.
Je lui allumai et lui tendis.
Elle tira une bouffée aussi longtemps qu'elle pu pour en extirper jusqu'au dernier goudron,
la vapeur du bain se mêlait alors aux blanches volutes suspendues comme un nuage au dessus de nous.
La situation devenait peu à peu surréaliste.
Le temps passait ,l'eau refroidissait, après qu'elle fût sortie du bain ,je nous fis un thé chaud.L'atmosphère nous pesait et l'heure n'était pas à la confidence.
Jambes croisées sur le canapé,elle restait là,silencieuse.
Les rideaux tirés derrière elle,elle me regarda un long ,très long moment dans
la semi obscurité du chien et du loup.
Il ne fallait qu'attendre.
Elle me chuchota : "Fais-moi l'amour".
à suivre...
cahin-quinqua
Ben mon vieux !!!"Oui mon vieux".Est-ce qu'on peux dire ça?
Est-ce que je peux dire:"vieux" maintenant.
La veille j'avais encore 49 ans,en fait j'ai eu 40 ans pendant dix ans,puis 1 ,puis 2 ,3,4,5 etc.
Bon là il y avait comité d'accueil ,
famille,amis.
Belles trouvailles et retrouvailles .
Bon gardons à l'esprit que l'on parle d'âge et je ne suis pas encore hors d'âge comme le meilleur des whiskys.
Ah! la tourbe, l'odeur ,toute la philosophie du savoir ivre.
Tient ,savoir vivre justement. Oui ça se résume à ça l'âge.
Savoir exister, regarder,entendre,voir,écouter.
Alors continuons de ce pas la marche de la vie qui va avec toutes celles et ceux qui nous entourent.
La vie n'est-elle pas qu'une suite de commencements?
Au réveil de chaque nuit: le jour
Au soleil de chaque pluie: l'amour
Le Judas "suite 2"
Le judas ..."suite"
Pas de chat non... Simplement un courant d'air reliant la fenêtre de la chambre à celle de la cuisine encore entr'ouverte.
Il ne fallut pas longtemps pour qu'elle eût jeté sur elle ma chemise.
Elle frémissait.
Je m'assis près d'elle et mis ma main sur sa cuisse à la fois pour la rassurer et pour retourner à notre élan.Elle m'esquiva et se leva au milieu de la pièce ,tremblante.
"S'il te plaît ,laisse moi" fit-elle.
- Comme tu voudras,t'ai-je jamais obligé à quoi que ce soit.
- C'est vrai.
- Qui donc sont ces gens dont tu crois être poursuivie?
- Je ne peux pas t'en dire plus ,ce serait te mettre en danger toi aussi.
- Mais le fait de venir ici ,chez nous,je veux dire chez moi maintenant
n'est-ce pas suffisant pour être inquiétant.
- C'est vrai ,sans doute,je ne sais pas...je n'ai pas réfléchi.
La connaissant bien ,je la savais capable d'agir à l'instinct dans l'urgence. Elle me l'avait déjà montré en des circonstances bien moins graves.
Si tant est que j'avais du mal à discerner la gravité de cette situation.
Je ne savais pas très bien par quel bout commencer pour en savoir d'avantage.
- Te souviens tu de ces hommes,et d'abord hommes ou femmes ou
peut-être les deux? Combien?
Elle s'assis sur le fauteuil,enfila ma chemise par le col. Je pris le pouf et m'approchai d'elle ,ses jambes fines entres les miennes,une de ses mains dans la mienne pour ne pas rompre le contact.
Je la croyais capable de longs mutismes comme d'un torrent de paroles en terrain favorable et conquis.
- Je crois qu'ils étaient trois mais je ne les ai jamais vu,tu sais,
quand ils venaient me voir,ils portaient une cagoule et lorsqu'ils me déplaçaient ils me bandaient les yeux.J'entendais une voix de femme.Elle semblait commander.L'endroit était quelconque.ils semblaient m'avoir installée dans la cuisine d'une grande maison bourgeoise ,loin de tout.
Mais je parle trop.C'est dangereux
- Non continues.
- Non je ne peux pas et puis pendant les séances ils m'ont dit que...
-Quoi ?
- Rien...
- Si raconte encore ,c'est bien ,tu es bien partie.Quelle séances?Allez...
- Non.
Elle retira sa main de la mienne,recula ses jambes,se mit à pleurer.
J'avais été trop loin ,trop vite.Et pourtant je le savais.
- Bon ,je vais te préparer un bain comme tu les aimes ,bien chaud.
Je me dirigeai vers la salle de bain.
A peine la main sur le mitigeur,un coup de feu retenti de l'extérieur faisant voler un carreau de la chambre en éclat.S'ensuivit un bruit sourd.Une voiture qui démarre.
Je me précipitai.
Elle était là,étendue sur le parquet la chemise maculée de sang.
à suivre.
