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Carte postale...
Les vacances sont souvent synonymes de départ,dépaysement,changement,
rupture.Soit....
L'on peut trouver quelque goût à
vouloir changer l'air qui nous entoure.D'aucun optent pour la grande bleue et ses abyssales profondeurs ,
d'autres pour les hauteurs de nos montagnes aux névés encore visibles au plus fort de l'été.
Et Paris ,Paris qui bat la mesure,
Paris qui mesure notre émoi...
Que rester par ces moments là dans ce Paris où les premières chaleurs tardent un peu
est-il doux...
Que regarder autour de soi le spectacle de la ville nonchalante,polyglotte,visitée me ravit.
"Qu'il est doux de ne rien faire quand tout s'agite autour de vous"
Le regard dans le regard des femmes,les proches naissances du ventre rond des mères nouvelles,les yeux éveillés des bébés en poussette,les mots étranges des étrangers de nos latines contrées,les sourires bridés à des photos nippones.
Les amis sont partis .Aucun portable sonne.Point d'alerte,de pointage.
De longues matutinales flâneries,de décalage de nos horaires volontaires.
Les odeurs changent de couleurs,parfois ocre comme aux pays d'orient,
parfois fraîches comme aux pluies d'occident.
Les mille et un squares offrent moins priorité aux enfants,
les pigeons s'y installent une semaine, peut-être deux.
Je partirai bientôt une semaine,peut-être deux ou trois ,faire mon pigeon voyageur.
Voir si la campagne de ma compagne est aussi verte qu'on le dit.
Voir si là-bas plus loin qu'ici,le doux zéphyr m'envahit...
Le judas ..."suite"
Je me dirigeai vers la fenêtre.
" Mais je ne vois personne ,tu vois bien qu'il n'y a rien!
Tant que tu es ici tu n'as rien à craindre.
Tu veux rester ici un peu pour te remettre de tout ça?"
Je ne savais toujours pas de quoi elle pouvait se remettre ,d'ailleurs.Je pris dans la salle de bain un gant bien chaud et lui tamponnai le visage avec délicatesse.
Elle prit ma main dans la sienne ,la porta à ses lèvres puis se la plaqua sur la joue.Je ne pouvais plus bouger.J'étais comme pétrifié.Une sensation que je connaissais bien m'envahit doucement .
J'étais amoureux comme au premier jour.Tout mon être était bercé vers elle.
Elle n'avait plus qu'à me laisser aller à elle pour que nous nous unîmes en un même élan.
Ah que c'était bon ...nous ne parlions plus ,nos mains transmettaient un autre langage,celui de l'amour.
Elle m'embrassait avec la fougue de jadis quand nous nous retrouvions après des semaines de séparation.
Il nous arrivait alors de faire l'amour dans l'entrée à peine la porte refermée d'un coup de talon,puis de recommencer sur le tapis du salon pour nous retrouver dans la chambre la fenêtre grande ouverte pour que l'air caresse nos corps.
Elle se redressa d'un bon ....
- J'entends quelqu'un! On a frappé à la porte !
- Mais non,il n'y a personne encore une fois,sans doute le chat des voisins du dessus qui saute,c'est un vieux chat et il est un peu lourd,j'y suis habitué.
A suivre...Le Judas
"N'entrez pas ou montrez patte blanche"
Je suis nu dans ma douche et j'ai encore un peu de pudeur.
Si...si je vous assure...
Attendez un peu à la porte ,j'en ai pour deux minutes."
Je me séchai vite fait après avoir entendu retentir la sonnette .
A cette heure-ci du matin, il ne pouvait s'agir que du facteur et je n'étais pas très enthousiasmé à l'idée que quelque créancier vînt me relancer aux travers de la poste.
- Qui est-ce? fis-je en terminant de boucler ma ceinture.
Pas de réponse .
Je m'approchai du judas .Le visage grossi par celui-ci ,je l'avais bien connu,trop peut-être.
Mais je ne pouvais pas rester là sans rien faire.
Les doigts presque tremblants,je saisi la poignée de la porte et l'entrouvris doucement.
Elle était là,tuméfiée,la figure noire et rouge des coups qu'elle avait du recevoir.
-Entre vite,Noëlle,entre...
Je pris mon ex-compagne par le bras ,tant elle avait de difficultés à marcher.
Je la menai au salon ,elle s'effondra sur le canapé.
-Mais quest-ce qui t'est arrivé?
Elle ne parvenait pas à ouvrir la bouche.
Elle m'avait quitté 10 ans auparavant sur le pas de cette même porte pour une raison que j'ignore encore.
Déjà ,elle parlait peu .
-Ne bouge pas, je t'apporte un verre de lait chaud.
De la cuisine ,je pouvais l'apercevoir,en l'observant ,je voyais comme un petit oiseau blessé.Elle avait retenu l'adresse de notre appartement .Nous y avions vécu des années d'une passion enragée,de ruptures en retrouvailles,d'amour et de haine.
Nous nous étions aimés et pas un jour ne s'était écoulé sans qu'elle ne m'apparût en pensée ou en rêve.
Je goûtai à la fois savoureusement et tristement ce moment quelque peu inopportun.
Est ce vraiment le mot ?
-Ils sont peut-être encore là !!!s'écria-t-elle en se dirigeant à la fenêtre.
-Mais qui?
-Ceux qui m'ont séquestrés,battus,violés...
à suivre...
Vacances
Les nouvelles de la terre sont en ce moment aussi variées ...Si vous saviez !!!
Mais au fait qu'est ce que vous savez au juste?
Car on ne peut plus rien manquer ,plus rien nous cacher.
Certes.
Mais ne croyez pas pas que le succès de la libération de quelques otages dont Ingrid Bétancourt ne doit occulter le reste.
Voyons un peu...
La flambée des prix à la consommation,un footballeur cardiaque,une première étape du tour de France et de sa pharmacie,le prochain livre de Jacques Chirac (le regretté),
l'été en zig-zag,les vélib's pas libres,internet ,la baguette à 0,95€,
le résultat du bac de nos enfants,l'inquiétude des employés de France Télévision,
la quiétude des grands patrons,le noeud à son mouchoir dont on a oublié le pourquoi,
les vacances et ses bouchons de juilletistes,le mouton à trois pattes ,l'aigle à deux têtes ,
le dernier grand procès d'assise d'un couple monstrueux,
les ch'tits qui ont fini de faire parler d'eux,
les zaméricains qui préfèrent un "blackberry" à des frites Mac Cain,
celui qui décide de tout et n'importe quoi chaque matin en remontant son pantalon,
le manque de trop ,le trop de manque,la solitude,
les vieux qui s'éteignent chez eux sans rien dire,
l'Europe...l'Europe...l'Europe...,
le mari de Carla B,
l'armée qui n'en peut plus de ne plus pouvoir armer,
"et toute ces sortes de choses" comme disent ces messieurs les anglais.
Non ,ne croyons pas que tout s'arrête parce que le soleil pointe son nez
et que nous nous octroyons quelques semaines de congés bien mérités.
Non...non...non...trois fois Non...
Tout est toujours en marche ,tout va de l'avant .
Si ,comme disait le poète :"rien n'est jamais acquis"
Je dis:"Marchons droit de peur de nous faire marcher dessus."
Les aînés
Le temps passe et les photos jaunissent
Et les enfants grandissent.
Quand la peau de nos aînés plisse,
Que leurs visages brunissent,
Quand de leurs jambes les varices,
Cachées par eux avec malice,
Derrière l'étrange avarice
D'un pantalon,de ses coulisses.
Qu'ils boivent au verre ou au calice,
Les douces liqueurs,les délices.
Ils goûtent ensemble au pain d'épice.
Au moment où leurs joues rosissent,
Ils se lancent un baiser complice,
Alice la tendre au vieil Anis.
